Au Burundi, l’accès des jeunes à la terre représente un défi crucial pour le développement économique et social du pays. La population jeune est confrontée à des difficultés considérables pour acquérir des terres en raison de divers facteurs interconnectés. Tout d’abord, la pression démographique exerce une contrainte sur les ressources foncières disponibles, entraînant une forte concurrence pour l’accès à la terre. De plus, la fragmentation des terres et des pratiques traditionnelles de succession rend l’acquisition de terres plus complexe pour les jeunes, car elles sont souvent privées d’héritage ou se voient attribuer de petites parcelles insuffisantes pour des activités agricoles viables.
Ces obstacles à l’accès à la terre pour les jeunes sont multiples et diversifiés. Sur le plan financier, les jeunes font face à des difficultés pour mobiliser les ressources nécessaires à l’achat ou à la location de terres, en raison de leur faible revenu ou de leur accès limité aux services financiers. Sur le plan culturel, les normes sociales et les pratiques traditionnelles peuvent favoriser les hommes adultes dans l’attribution des terres (la gérontocratie), laissant souvent les jeunes en général, les jeunes femmes en particulier, exclues du processus. Sur le plan social, les jeunes sont quelquefois confrontés à des discriminations ou à des préjugés qui limitent leur accès à la terre.
Cependant, l’importance de l’implication des jeunes dans l’agriculture et les activités rurales ne peut être surestimée. Les jeunes représentent l’avenir de l’agriculture et jouent un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et le développement rural durable. Leur participation active dans ces secteurs est non seulement cruciale pour assurer la disponibilité des aliments et des moyens de subsistance, mais elle contribue également à dynamiser les économies locales et à renforcer les communautés rurales.
De plus, l’accès des jeunes à la terre est étroitement lié à leur autonomisation économique et sociale, en leur offrant des opportunités de générer des revenus, de développer leurs compétences et de prendre des décisions autonomes. Sur le plan social, favoriser l’accès des jeunes à la terre contribue à promouvoir la stabilité et la cohésion communautaire en renforçant leur sentiment d’appartenance et en réduisant les tensions liées à la concurrence foncière.
C’est dans ce contexte que ADID organise un atelier d’échange avec les administratifs locaux lequel permettra d’identifier de manière approfondie les défis spécifiques auxquels sont confrontés les jeunes en matière d’accès à la terre, de trouver des solutions adaptées à leur contexte et d’élaborer des stratégies efficaces pour faciliter l’accès des jeunes à la terre afin de promouvoir leur participation active dans le développement rural.
Des échange fructueux et des engagements prometteurs
L’ADID a organisé au 18 Avril 2024, dans les enceintes de Winner’s Hôtel au chef-lieu de la province Ngozi et dans le cadre du projet d’autonomisation des jeunes dans le domaine agroécologique, un atelier d’échange des jeunes membres des coopératives JIJUKA de la commune Ngozi, TUBEKUMWE de la commune Busiga et TURYOHORE ISI de la commune Mwumba, avec les administratifs de la zone d’action (Administration provinciale, communale et collinaire) pour discuter de l’accès des jeunes à la terre, une rencontre riches en idées et prometteuse en innovations dans ce domaine selon les engagements des participants, y compris les administratifs. Au rendez-vous et ayant répondus présents à l’atelier étaient le représentant du BPEAE de Ngozi, un représentant de l’ONG Broederlijk Delen au Burundi et des représentants des organisations partenaires de Broederlijk Delen, notament CTJEBU INADES Formation Burundi et l’ADISCO
L’objectif global de cet atelier était de renforcer la collaboration entre les autorités locales et les jeunes de la zone d’action et en créant un environnement propice qui permettra aux jeunes d’acquérir et de gérer des terres de manière durable, contribuant ainsi à leur développement personnel et à celui des communautés dont ils sont issus.
Séance de préparation de la fumure écologique en commune Mwuma
Très récemment, dans les communes de Ngozi, Mwumba et Busiga, ils ont commencé à apprendre comment préparer des biofertilisants (à partir des plantes médicinales) et l’apprentissage s’avère prometteuse. Beaucoup de litres du liquide ont été déjà préparées et les jeunes se disent prêts à commencer à en préparer plus pour en voir en quantité suffisante à l’échelle individuelle et communautaire (coopératives)
Les jeunes de la coopérative JIJUKA de Ngozi en lors de la préparation des biofertilisants
Défis et Perspectives:
Sont identifiés comme obstacles rencontrés par la jeunesse de la zone d’action dans la promotion de l’agroécologie entre autres le non accès à la terre, le manque ou l’insuffisance de financement, accès limité aux ressources et matières premières pour la fabrication des intrants bio pesticides et biofertilisants, défis politiques, etc.
Pour y remédier, les jeunes qui se sont entretenus avec l’ADID nous parlent des recours a l’épargne en groupes pour pouvoir atteindre la capacité financière de louer des terres sur lesquelles pratiquer l’agriculture écologique. D’autres demandent à ce que leurs parents leurs offres des possessions qu’ils exploitent pour arriver à avoir une base financière pour la location et l’achat.
C’est avec cela à l’esprit que l’ADID a organisé au 18 Avril, un atelier d’échange des jeunes membres des coopératives avec les administratifs de la zone d’action pour discuter de l’accès des jeunes à la terre, une rencontre riches en idées et prometteuse en innovations dans ce domaine selon les engagements des participants, y compris les administratifs.
En effet, l’accès limité à la terre constitue un défi majeur pour la promotion de l’agroécologie au Burundi, notamment pour les jeunes qui souhaitent s’engager dans ce secteur. Les jeunes et les autres participants présents ont eu l’occasion de proposer des pistes de solution, formulé des recommandations et pris des engagements individuels et collectifs pour y remédier.